Grand Bleu froissé

L'avis de
la galerie

« Grand Bleu froissé » appartient à la série du même nom. Dans cette série de peintures sur papier aquarelle, M.Cohen explore les caractéristiques plastiques de l’écriture.

écrire pour écrire

Ici, c’est l’écriture pure qui prend le pouvoir. La graphie comme outil premier donne le rythme et la respiration. L’ écrit est sans message pour que seul demeure le plaisir de se perdre dans le mouvement et la couleur.

cacher ET DéVOILER

M.Cohen produit et assemble de grandes plages d’un texte d’autant plus obscur qu’il est indéchiffrable. Ce langage mystérieux, tour à tour, la couleur le dévoile ou le cache. Une peinture diluée où traces, coulures, froissages, pliures et assemblages contribuent à masquer le texte. Le spectateur est alors invité à s’interroger ce ce qui est donné au regard et ce qui lui est refusé. Il participe ainsi à la quête pugnace et ardente du mystère. Cependant malgré les différentes techniques picturales qui contribuent à brouiller les pistes, la présence de l’eau permet de conserver la fluidité et la légèreté de la composition.

VOIR L’INVISIBLE

Enfin l’ultime provocation dans cette recherche de l’illisible est dans le choix de la forme bien identifiable de l’iris et de sa pupille. Ce motif récurrent dans la série des Grands Bleus invite à accepter que notre regard ne suffit pas à dévoiler ce que l’artiste a choisi de cacher. En dépit de l’écriture prédominante, le tableau est une production plastique, pas de la littérature. Comme une métaphore de l’art, « Grand Bleu froissé » offre à chacun la liberté d’interprétations multiples ou le simple plaisir de la contemplation.